Depuis deux ans, les gens qui suivent ma progression me demandent : « Pis, qu’est-ce qui arrive avec Alfred ? ». La question ne m’étonne pas, puisque j’y travaille depuis 2012. J’en parle aussi chaque fois que l’on m’en donne l’occasion.
Et bien ! Il est maintenant publié aux Éditions du Tullinois. Vous pouvez le trouver en librairie, sur notre boutique en ligne, sur kobo.
Au passage, il apprendra sur son père, ses frères et ses soeurs, une famille désorganisée où l'alcool coule à flot et les coups de pied servent de langage.
Qu'en est-il de son petit-fils Kevin qui n'arrive pas à partager son secret ?
La bataille d'Alfred est intense et son chemin truffé d'embûches et de rechutes. L'enjeu est de se relever et devenir plus fort avec chaque pas.
Pour savourer la vie !
C'est une bonne question. Quand on s’échine pour écrire un roman, on veut lui donner le plus de chance de succès possible. M’en occuper moi-même m’obligeait à le garder dans un fond de tiroir jusqu’à ce que j’aie un espace dans la programmation prévue jusqu’en 2025… et plus.
De plus, « Alfred » n’entre dans aucune collection des Éditions du Défi. Il est autonome. J'ai cherché un éditeur plus en mesure de lui faire la place qui lui revient sur la scène québécoise sans attendre trop longtemps. Les Éditions du Tullinois m'ont fait une belle offre.
Ceux qui ont lu la série « Le Pays de la Terre perdue », publiée de 2013 à 2016, se souviendront de l’ami d’enfance d’Emmanuel, le personnage principal du sixième tome. Alfred passe en coup de vent dans le récit et Nadine n’en garde pas une bonne impression. Elle refuse que ce vieil homme, qui ridiculise la vie d’Emmanuel avec chaque parole, s’approche d’elle. Il sent la boisson et le tabac et elle le traite de soulon. En plus, il a les mains baladeuses.
Quand j’ai écrit ce livre, je suis restée sur mon appétit d’écrivaine quant à Alfred. Le personnage m’intimidait par sa substance et sa force. Mais il les utilisait pour nuire à Emmanuel. Je n’avais pas de place pour le développer et jouer avec ses émotions, comme j’aime le faire. Deux questions s’accrochaient dans les plis de mon cerveau.
Pourquoi Alfred est-il alcoolique ?
Est-ce qu’Alfred, âgé de 90 ans, peut cesser de s’enivrer ?
J’ai donc créé un scénario personnalisé pour donner une existence à Alfred. Ses expériences difficiles, surtout au cours de son enfance, l’ont brisé. À la maison, il a suivi le même chemin que ses frères et sœurs avant lui : boire pour éviter les coups du paternel. À travers le temps, les tempêtes et les écarts de sobriété, Alfred vit aussi des évènements qui le font grandir. On le retrouve à l’âge de 90 ans, prêt à changer sa vie pour mieux en profiter. Ça donne un roman contemporain rempli d’émotions avec une composante historique importante.
Alfred se réveille à l’hôpital à la suite de sa dernière cuite. Dix-huit mois se sont passés depuis la mort d’Emmanuel, emporté par un cancer à l’âge de quatre-vingt-huit ans. Pire, il a oublié ce qu’il a vécu durant cette période. S’il s’enivre à nouveau, le trou de mémoire s’accentuera. Il refuse de ne plus se souvenir de ses enfants et ses petits-enfants. Désespéré, Alfred décide de ne plus boire.
Au fil des semaines, il rencontre Rose, qui habite la même résidence pour personnes âgées que lui. Un jour, Alfred découvre que son petit-fils Kevin, un adolescent de quinze ans, est homosexuel et il n’accepte pas sa condition. Convaincu qu’il doit à tout prix garder le secret de Kevin, il a peur de rechuter, sachant qu’il ne pourrait se retenir.
Au fil des pages, le lecteur apprendra ce qu’Alfred a vécu au sein de sa famille désorganisée où la violence et l’ivrognerie représentent son lot quotidien. Malgré ses quatre-vingt-dix ans, le vieil homme se battra contre son alcoolisme.